
Dans ma Newsletter du mois d’Avril 2022 (Newsletter n°18, pour la lire cliquez ici), j’évoquais le burn-out d’un point de vue professionnel. Je souhaiterais ici aborder cette notion du point de vue de la parentalité.
Le burn-out parental est un syndrome de détresse intense lié à la parentalité et qui se manifeste de trois façons :
- un épuisement physique, cognitif et/ou émotionnel dans son rôle de parent. Il s’agit généralement du premier signe de burn-out parental. A ce stade, le parent a l’impression d’être épuisé, vidé, de ne plus y arriver. Au niveau physique, c’est une fatigue importante qui se manifeste dès le réveil et malgré une « bonne nuit ». Au niveau cognitif, le parent a la sensation de ne plus arriver à réfléchir. Enfin, au niveau émotionnel, c’est le sentiment de ne plus en pouvoir qui prédomine. Chaque demande supplémentaire ressemble à une montagne impossible à gravir.
- un désengagement affectif. Au départ, le parent ne prend plus de plaisir dans son rôle de parent, il peut exprimer des regrets d’être devenu parent car il a un sentiment de trop plein. Si rien n’est fait alors une distanciation affective d’avec son/ses enfants va apparaître. Le parent ne s’investit plus dans la relation ou beaucoup moins qu’auparavant. Il ne prête moins attention à son/ses enfant(s), la relation avec les enfants peut alors se limiter aux obligations quotidiennes : les repas, les accompagner à l’école, veiller à leur hygiène mais plus aucune activité plaisir comme jouer avec eux, leur lire une histoire, échanger… n’est mise en place.
- et la perte du sentiment d’efficacité parentale. Le parent constate qu’il n’est plus le parent qu’il était ou qu’il ne correspond pas à l’image du parent qu’il souhaiterait être. Il ressent alors de la honte et de la culpabilité.
Le burn-out parental a des conséquences sur tous les membres de la famille :
- le parent présentant un burn-out parental présente plus fréquemment des troubles du sommeil, des addictions (prise de substances, médicaments, alcool, drogues, pour « tenir le coup ») et des idées suicidaires ;
- les relations avec la conjointe ou le conjoint se dégradent et les conflits augmentent ;
- les comportements de négligences ou de violence physique ou verbale envers les enfants augmentent fortement.
Prévenir le burn-out parental est important, il est important que les professionnels en relation avec les parents soient attentifs aux manifestations physiques ou verbales d’une fatigue extrême, aux paroles du parent qui dit « ne plus y arriver ». Plus l’intervention est précoce, moins les conséquences sur la sphère familiale seront importantes.
Cependant lorsque les premiers signes n’ont pas été remarqués, il est indispensable de mettre rapidement en place une prise en charge lorsque le burn-out parental est là. L’intervention peut consister à solliciter un ou des membres de la famille pour que le parent puisse souffler quelques heures par semaine. Dans les cas les plus importants, un accompagnement thérapeutique est nécessaire. Cet accompagnement thérapeutique va aider le parent à redéfinir son rôle de parent, peut-être à baisser des exigences trop importantes ou travailler sur l’image du parent parfait qui arrive à tout faire, n’oublie rien et toujours avec le sourire. L’accompagnement thérapeutique comprendra un suivi psychologique afin de travailler sur l’origine de ce burn-out, sur l’image de soi en tant que parent et sur l’estime de soi. Parallèlement à cet accompagnement psychologique, la pratique de la sophrologie permet de gérer ses émotions, de faire face aux demandes de ses enfants, de reprendre confiance en soi, de savoir dire « non » aux enfants sans culpabiliser mais également d’améliorer son sommeil pour limiter l’accumulation de fatigue. Dans tous les cas, le parent ne doit pas rester isolé et doit oser demander de l’aide. A l’entourage éventuellement de proposer en toute bienveillance cette aide.
Si vous vous sentez fragile ou si vous vous posez des questions sur votre état actuel, ce test vous permet de connaître vos facteurs de risque et vos facteurs de protection par rapport au burn-out parental. Il a été mis au point par Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam[1]. Pour le faire cliquez ici.
[1] (Source : Mikolajczak, M. & Roskam, I. A theoretical and clinical framework for parental burnout: The Balance between Risks and Resources (BR2). (2018).